Je me sens triste, déprimé(e)
Juger ou comprendre ?
Longtemps, la société, les proches, et les personnes déprimées faisaient l’erreur de porter sur la dépression un jugement moral : faiblesse psychique, manque de volonté, coupable, laisser-aller…
La dépression est une vraie maladie, une maladie qui ne se voit pas. Les personnes souffrant de dépression doivent être considérées comme habitées d’une souffrance qu’elles n’ont pas choisie, et dont elles rêveraient d’être débarrassées.
Toutes les réactions d’abattement ou de doute face à des difficultés de l’existence ne sont pas des dépressions. Mais lorsque la personne perd totalement et durablement pied, alors il peut s’agir d’une authentique maladie.
Les symptômes de la dépression
La dépression frappe nos capacités d’agir, elle modifie notre regard sur le monde, elle perturbe nos capacités de contacts avec les autres. Elle nous rend différents de ce que nous étions. Connaître les symptômes de la dépression permet alors de mieux comprendre ce qui relève de la maladie dans ce changement qui affecte la personne.
- Symptômes émotionnels : soit humeur dépressive, sentiments de tristesse ou de vide, presque toute la journée, presque tous les jours ; soit perte de l’intérêt ou du plaisir pour les activités quotidiennes.
- Symptômes physiques : ralentissement, fatigue, perte d’énergie ; mais aussi parfois tension agitation. Perturbations de l’appétit (en général diminué, parfois augmenté) et donc du poids. Perturbations du sommeil (en général diminué, parfois augmenté).
- Symptômes psychologiques : sentiments de dévalorisation, de culpabilité. Parfois, idées de mort, ou idées suicidaires.
- Symptômes intellectuels : difficultés à réfléchir, se concentrer, prendre des décisions.
Que faire ?
La dépression frappe nos capacités d’agir, elle modifie notre regard sur le monde, elle perturbe nos capacités de contacts avec les autres. Elle nous rend différents de ce que nous étions. Connaître les symptômes de la dépression permet alors de mieux comprendre ce qui relève de la maladie dans ce changement qui affecte la personne.
Une dépression peut durer plusieurs mois : son traitement aussi...
En l’absence de traitement, une dépression peut durer plusieurs mois, parfois davantage. De plus, on soupçonne les dépressions non traitées, ou mal traitées, de pouvoir récidiver plus facilement. D’où l’importance d’un traitement, et l’importance aussi que ce traitement soit conduit selon des règles précises (doses et durée suffisantes, notamment).
Se débarrasser des idées reçues
La dépression a toujours existé, et elle est toujours l’objet de jugements ou d’idées reçues, de la part de la société, de l’entourage, mais aussi du patient lui-même, qui se culpabilise souvent beaucoup :
- Les origines des dépressions sont en général « multifactorielles », c’est-à-dire qu’elles résultent de l’accumulation de plusieurs facteurs : fragilité personnelle (liée au passé, parfois à l’hérédité), évènements de vie traumatisants ou usants, et quelques facteurs déclencheurs qui jouent le rôle de la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
- On considère que certains traits de personnalité (manque de confiance en soi, dépendance excessive envers les autres) peuvent représenter un risque. De même, les évènements de vie comme un deuil, le chômage, des soucis matériels importants, sont souvent corrélés à un taux accru de dépression. Les maladies physiques, surtout si elles sont menaçantes, pénibles ou chroniques (diabètes, cancers), et bien sûr, toutes les formes de souffrance psychologique (alcoolisme, anxiétés et phobies graves) vont aussi fragiliser et user la personne, et se compliquer souvent la dépression. On soupçonne également certains évènements de l’enfance (avoir perdu un des parents très jeune, avoir souffert de violences ou de carences affectives) de pouvoir, des années après, faciliter une dépression à l’adolescent ou l’adulte.
- Savoir d’où vient ma dépression est utile pour éviter qu’elle ne récidive et pour tirer des conclusions sur ce que l’on doit essayer de faire ensuite : modifier sa façon de voir, de vivre, de ressentir ; changer ce qui peut l’être dans sa vie, ses relations, sa manière de travailler…
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Accepter l’idée d’un traitement
Si le diagnostic de maladie dépressive est confirmé par votre médecin, il est souvent nécessaire de prendre un traitement médicamenteux. Avec les antidépresseurs, les médecins disposent d’outils efficaces et de mieux en mieux tolérés, c’est-à-dire permettant à la personne déprimée de mener une vie normale tout en prenant des antidépresseurs. Le traitement doit durer généralement plusieurs mois, parfois une année entière, voire plus.
- Symptômes psychologiques : sentiments de dévalorisation, de culpabilité. Parfois, idées de mort, ou idées suicidaires.
- La diminution de la souffrance psychique
- Le retour des capacités à l’action : peu à peu, les médicaments vont permettre de reprendre le cours de sa vie quotidienne. Se lever, se laver, parler, travailler, tout cela va redevenir possible, sans qu’il soit nécessaire à chaque fois de puiser dans toute son énergie pour arriver à des gestes simples pour les autres.
- La possibilité de retrouver du plaisir : progressivement, l’anesthésie « affective » (impossibilité de ressentir de l’envie, du désir, du plaisir) s’atténue, et les sensations agréables du quotidien se remettent en place.
Faire face aux idées suicidaires
La dépression modifie notre vision du monde, nous rend hyper attentifs à tout ce qui ne va pas en nous et autour de nous, et aveugles à ce qui va bien. Comme par ailleurs on se sent au bout du rouleau et incapable de faire face ou de modifier le cours des choses, le désespoir arrive vite.
Lorsqu’on souffre de dépression, on se sent sans espoir et on perçoit les problèmes sans issue. C’est d’ailleurs la perte d’espoir qui est considérée comme un des facteurs de risque suicidaire les plus importants.
On retrouve dans la dépression tous les degrés d’idées noires : idées que ce serait plus simple si l’on était mort (fatigue de vivre plus que désir de mort), vagues idées passagères de mort, ou bien idées suicidaires franches. Lorsque ces dernières deviennent obsédantes et commencent à devenir concrètes (plans précise pour en finir), il vaut mieux que la personne déprimée soit hospitalisée.
Que faire ?
Pour les personnes déprimées, il est capital de parler de ces idées de mort, et de sortir d’un monologue avec soi-même à leur propos. Car la dépression est pernicieuse, et modifie nos capacités de raisonnement et de recul : les idées suicidaires mettent la personne dépressive en grand danger. Si l’on ne veut pas être pesant pour ses proches ni les inquiéter, c’est avec le médecin qu’il est urgent d’en parler.
Des ressources pour aller plus loin :
Fiches pratiques
Fiches exercices
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